Recherches

Dès mes premiers contacts avec la mécanique quantique, en tant qu’étudiante, j’ai été fortement intéressée par cette théorie, par le caractère singulier de sa formulation mathématique, par les significations cryptiques que l'on devine être incorporées à cette formulation et par les problèmes d’interprétation que cette théorie soulève depuis sa naissance même. 

 - La période 1964-1979 -


 Invalidition de deux théorèmes (von Neumann, Wigner) et refus du théorème de non localité de Bell

       Ma thèse de physique théorique, dirigée par Louis de Broglie, s'intitule "Étude du caractère complet de la mécanique quantique". Publiée en 1964 chez Gauthier-Villars avec une préface de Louis de Broglie, elle contient la première réfutation prouvée du théorème de von Neumann, qui déclarait impossible une théorie des microétats plus complète que la mécanique quantique.

       Ma thèse, principalement de nature logique, comprenait aussi des analyses épistémologiques reliant le formalisme quantique aux processus humains de conceptualisation. Après sa soutenance, j'ai poursuivi mes recherches à l'Université de Reims, où j'ai fondé en 1971 le Laboratoire de Mécanique Quantique et Structures de l'Information, que j'ai dirigé jusqu'en 1997.

       Ces recherches ont approfondi la théorie des mesures quantiques et exploré comment mesurer des grandeurs microscopiques avec une précision extrême grâce au formalisme quantique. Cette exploration m'a conduit vers la théorie des probabilités et la théorie des communications de Shannon, formant un tout cohérent logiquement et épistémologiquement.

Parmi mes travaux post-thèse, ceux réfutant le théorème de E.P. Wigner sont notables. Malgré cette avancée, j'ai traversé une période difficile où je peinais à expliciter la stratégie cognitive incorporée dans le formalisme quantique et à comprendre son statut conceptuel.

       Cette période a pris fin en juin 1979, lors d'une intervention au Collège de France sur le théorème de non-localité de Bell. Mon exposé a cristallisé mes questionnements en un programme clair que je n'ai cessé de développer depuis, mettant en lumière la nécessité d'explorer les fondements épistémologiques de la logique et des probabilités, cruciaux pour comprendre le formalisme quantique.





- La période 1984-1994 -


Critiques et constructions parcellaires concernant la mécanique quantique, les probabilités et la théorie des communications, et impliquant des traits épistémologique   


       À partir de 1979, mes travaux se sont concentrés sur des questions épistémologiques : quels principes sous-tendent les formalismes de la mécanique quantique, de la théorie des probabilités et des communications d'informations, et comment les expliciter et les normer ? Les mathématiques restaient essentielles, mais mon objectif principal était épistémologique et unifiant.

       Je n'étais plus intéressée par la réfutation ponctuelle de démonstrations spécifiques. Mon objectif était de structurer une conceptualisation qui évite a priori les raisonnements fallacieux. Je cherchais à établir un système de normes permettant une conceptualisation libre mais protégée, capable de reconstruire sainement les constructions conceptuelles existantes.

       Les étapes clés de cette démarche incluent :

  1. Fonctionnelle d'opacité : Entre 1979 et 1982, j'ai établi une relation formelle entre l'entropie statistique de Boltzmann et l'entropie informationnelle de Shannon, intégrant une stratification méthodologique inédite.
  2. Arbre de probabilités d'un microétat : En 1984, j'ai développé la méthode de conceptualisation relativisée (MCR), mettant en évidence une nouvelle structure probabiliste pour les microétats, distincte de celle de Kolmogorov.
  3. Structure logique dans le formalisme quantique : J'ai démontré que la structure algébrique des propositions quantiques est liée à la structure probabiliste arborescente, unifiant ainsi les conceptualisations probabiliste et logique.
  4. Formalisme quantique comme calcul mathématique avec des contenus sémantiques tirés de la factualité : Dès 1993, j'ai reformulé la mécanique quantique en termes de calculs avec des contenus sémantiques, a construisant une méthode épistémologique pour générer des connaissances consensuelles concernant des entités réelles qui sont quintessentiellement inobservables par des humains : c’est la première méthode scientifique elle-mème pour générer des connaissances scientifiques sur de telles entités.

       Ces avancées ont conduit à une bifurcation de mes recherches : décoder l'organisation épistémologique sous-jacente à la mécanique quantique et élaborer une méthode de conceptualisation générale, enracinée dans le réel physique et inspirée des descriptions de microétats du formalisme quantique.



- La période 1994 à ce jour -


Création et fonctionnement du Centre pour la Synthèse d'une Epistémologie Formalisée (CeSEF) et développement par moi-même - mais avec interaction avec des membres du CeSEF - de la Méthode de Conceptualisation Relativisée (MCR)

       Mes recherches menées entre 1994 à ce jour ont été constructives. Ayant réalisé que la microphysique moderne agit sans d’abord se donner les entités réelles qu’elle veut étudier, en tant qu’objet possible d’étude, j’ai progressivement élaborée de A à Z la première méthode qui permet d’étudier des entités réelles qui – de manière quintessentielle – ne sont pas observables par des humains. C’est une méthode que est elle-même scientifique, et elle supprime une absence absurde et béante.

       Une conséquence de cette méthode – la méthode de Conceptualisation relativisée, MCR, est la première théorie factuelle des probabilité, enracinée dans le Réel infini et non-connaissable.

       A l’intérieur de MCR et de la théorie des probabilités factuelles, j’ai ensuite réussi à formuler une deuxième Mécanique quantique pleinement acceptable.

Par un effet de boomerang inattendu, les résultats obtenus ainsi ont conduit à une mathématisation de A à Z de la Méthode de Conceptualisation Relativisée.
       Cela a clos mon programme.



- Un espoir et une déclaration de foi -

Je prends la liberté d'exprimer l'espoir que plus tôt ou plus tard l'on pourra élaborer une connexion profonde et cohérente entre MCR et les approches pratiquées actuellement en psychologie, neurobiologie, dans les sciences cognitives, les sciences sociales, et dans les sciences informatiques. Si une telle jonction s'accomplissait, notre compréhension de nos modes de produire des connaissances, des techniques et des artefacts, ferait un grand bond en direction d'une unification universelle de la pensée humaine.